LA PAROLE RÊVÉE DES FEMMES

La parole rêvée des femmes au Louvre est la continuité du travail que nous menons depuis 2017. Nous avons créé un pont entre les mamans courages et les œuvres d’artistes femmes peintres du Louvre pour faire front et questionner des sculptures de la cour Marly (dont des mythes comme Hercule, Neptune, Appolon). C’est un dialogue, une rencontre entre l’Afrique et l’Occident. Entre les femmes d’hier et celles d’aujourd’hui, entre le présent et le futur, entre femmes et hommes.

Texte : Simon Pitaqaj, Flore Marvaud
Mise en scène : Simon Pitaqaj
Avec les femmes de Corbeil-Essonnes : Fatoumata Sy, Kadiatou Camara, Koumba Kébé, Aissata, Touria Majdi, Geneviève Djiwonou, Marie-Jeanne Keita, Nicole Ravi, Rosalie Moriko, Sylviane Clément, Nathalie Fleury
Avec la comédienne : Valeria Dafarra
Décor et accessoires : Julie Bossard
Construction des valises : Franck Oettgen
Costumes : Sarah Dureuil
Technique : Marco Laporte

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la parole rêvée des femmes

J’ai rencontré les mamans de Tarterêts (c’est ainsi qu’elles m’ont été présentées) en 2017, dans le cadre d’un atelier d’écriture. Je leur avais proposé de prendre la parole pour raconter leur pays, les enfants, l’arrivée en France, les quartiers, l’éducation et l’avenir entre la France et le pays d’origine. Elles ont accepté que nous prenions ensemble les chemins de cette aventure narrative.

De cette parole, de ce dialogue concret et constructif, des inquiétudes et interrogations très fortes sont apparues parmi lesquelles : l’avenir de leurs enfants, l’absence d’une vision politique dans l’éducation nationale comme dans les quartiers, l’abandon du père, et l’isolement des quartiers populaires.
A travers elles, j’ai vu s’incarner « La mère courage » de Brecht. Certes, ce ne sont pas les mêmes circonstances, nous ne nous sommes pas en période de guerre avec des bombes et des combats, mais nous sommes dans une autre forme d’affrontement invisible ; celui de « sauver les enfants » d’une rixe, d’un accident, d’une course poursuite, d’une balle perdue, de décrochage scolaire, de la difficulté voire de l’impossibilité à trouver un stage ou un travail.

Cette force intérieure, ce combat pour un avenir meilleur, ce dévouement et les sacrifices pour la famille et les enfants restent intacts depuis le début, c’est-à-dire depuis leur arrivée en France il y a environ 40 ans.
C’est ainsi que le projet s’est initialement intitulé « Les mamans courage ». La saison suivante, nous avons donné la parole aux pères et créer le groupe « Les papas sont-ils courageux ? » dont la thématique était le lien père/fils.

Suite à un évènement tragique où une femme a été défenestrée, nous avons décidé de lui rendre hommage avec ce nouveau projet « La parole rêvée des femmes ». Notre volonté était de faire entendre ces voix inaudibles, qui sont celles les femmes. Les taiseuses, les oubliées, ont pris la parole avec audace et force pour dire haut et fort les injustices entre hommes et femmes. Depuis la nuit des temps, les femmes sont opprimées, maltraitées, sous- estimées, utilisées, violentées. La prise de conscience est là, le courage aussi, mais la force de continuer à se battre est moins certaine. Il y a beaucoup à faire. Nous avons déjà récolté des centaines de témoignages édités dans des livrets, avons réalisé des portraits filmés, mis en scène des spectacles et des lectures, organisé des rencontres ; cependant, ce n’est toujours pas assez, cela demande encore davantage.

Projet soutenu pendant trois ans par la DRAC Ile-de-France, l’Etat par le dispositif politique de la ville, la région Ile-de-France, le département de l’Essonne par le dispositif politique de la ville, la CAF Essonne par le dispositif politique de la ville, la ville de Corbeil-Essonnes par le service de la politique de la ville.

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